Rejeté dans la nuit par l’Assemblée nationale, l’article 2 du projet de loi sur les retraites sera restauré lors de son passage au Sénat a annoncé le gouvernement ce mercredi.

Le gouvernement entend « restaurer » lors de l’examen du projet de réforme des retraites au Sénat l’index sur les seniors, rejeté mardi dernier au soir par l’Assemblée nationale, a indiqué ce mercredi 15 février son porte-parole Olivier Véran, en qualifiant le vote de « politique » et « pas compréhensible ».

Hier soir, c’est en applaudissant que les députés du RN et de la Nupes ont rejeté l’index senior. Ces mêmes députés qui pourtant nous promettaient depuis des semaines de protéger l’emploi des seniors. Nous regrettons ce choix, en dehors de toute cohérence.

« Le gouvernement souhaite que cet article [instaurant un index des seniors] puisse être restauré lors de l’examen du texte au Sénat », a affirmé le représentant du gouvernement lors du compte rendu du conseil des ministres. Olivier Véran a estimé :

« Ce vote [contre l’index] n’est pas compréhensible. Il est davantage politique et il démontre que l’objectif des oppositions Nupes et RN n’est pas de faire battre le chômage et les injustices mais de faire battre le gouvernement.  »

Interrogé pour savoir si l’index, qui vise à mesurer l’emploi des salariés âgés dans les entreprises, serait rétabli pour les entreprises de plus de 300 salariés ou de plus de 50 salariés, Olivier Véran a répondu que ce seuil serait « à déterminer dans les prochains jours ».

Obligatoire dès novembre 2023 ?

Le gouvernement souhaite rendre l’index obligatoire dès novembre 2023 pour les entreprises de plus de 1 000 salariés, pour celles de plus de 300 salariés à partir de juillet 2024, et celles de plus de 50 salariés à partir de juillet 2025, ce dernier seuil ayant été ajouté par des amendements venus de tous les bancs. Les employeurs doivent être passibles de sanctions financières en cas de non-publication de l’index, mais aucune obligation de résultat n’a été fixée en termes d’emploi des seniors.

Sur les sanctions, le gouvernement « reste à l’écoute, ouvert à la fois à l’Assemblée nationale cette semaine encore, et puis ensuite à l’écoute des sénateurs lorsque le débat commencera là-bas » fin février, a ajouté Olivier Véran.

Le gouvernement a subi un premier revers majeur avec le rejet de l’index des seniors, alors que la Première ministre Elisabeth Borne venait de dévoiler de nouvelles concessions aux Républicains sur les carrières longues.

Après trois jours de débats marqués par de très vifs incidents, l’Assemblée nationale a rejeté l’article 2 instaurant cet index par 256 voix contre 203, et huit abstentions. Trente-huit députés LR ont voté contre, mettant ainsi la pression sur le gouvernement.

L’Obs avec afp

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Véran et le gouvernement prennent les séniors pour des pions ,pour des débiles car l’index sur les séniors est pour Macron et le gouvernement politique et ne servira pas à faire baisser le chômage ni protéger l’emploi des séniors ; Véran ment !

LIsez l’article de capital ci- dessous et vous comprendrez :

Réforme des retraites : “les seniors sont mis à l’index, la chasse au vieux est ouverte”

Alors que le gouvernement travaille à imposer son projet de réforme des retraites, notre chroniqueur Georges Nurdin, économiste, consultant, essayiste et écrivain, dénonce cette tentative “inepte”.

Là, il faut reconnaître qu’au concours Lépine de la stupidité économique, “l’index senior” a sa place directement en finale, sans même passer par les qualifications ! Pourquoi ? Réponse en deux temps, trois mouvements. Premier temps : le taux d’activité des seniors, en France, est dramatiquement bas : 1 sur 2, contre 2 sur 3 pour le G7 et près de 3 sur 4 en… Allemagne. Le pays que nos gouvernants nous montrent en exemple matin, midi et soir : wunderbar !

Deuxième Temps : ce ne sont pas les seniors qui sont paresseux, jouisseurs ou incapables, et qui, partant, refusent les emplois, ce sont les entreprises qui les licencient violemment et / ou ne les embauchent plus. Le Baromètre de la perception Kantar 2022 de la discrimination ne dit rien d’autre : l’âge est, de loin, le premier facteur de discrimination en entreprise (48), loin devant le sexe (21), la couleur de peau (11) ou l’appartenance à une nation (10).

Le problème n’est pas “découvert” aujourd‘hui à la “faveur” de cette tentative de réforme (inepte) des retraites. C’est un problème structurel, consubstantiel du “management à la française”. Son ADN, sa signature, sa griffe, en somme. Hélas.

Deuxième Mouvement

François Hollande (président) et son équipe rapprochée avaient déjà, en 2013, élaboré un concept “révolutionnaire” pour régler ce problème : le “contrat de Génération”. Pour faire “court”, le deal était de verser 4.000 euros aux entreprises qui embauchaient un “jeune” et qui, en même temps, “gardaient” un “vieux” jusqu’à sa retraite.

L’objectif de cette “fulgurance”, calculé par tout ce que notre administration comporte de prévisionnistes les plus brillants, était de 500.000 contrats “génération” signés. Réalisation effective : 16.705 contrats signés… soit un taux de réalisation sur prévision de 3,3 %.

Troisième Mouvement

Pourquoi cela n’a-t-il pas marché ? Parce qu’il est tout simplement beaucoup plus rentable de transférer les charges et coûts liés aux “séniors” de son compte de résultat vers le contribuable (d’abord via Pôle emploi, puis, au final via le RSA et autres “minima” sociaux, et ce, jusqu’à ce que le senior puisse “accéder” enfin à sa retraite, retraite forcément mécaniquement mutilée et diminuée). Manœuvre bien plus “économique” (pour l’entreprise), en tout cas que de “toucher” les 4.000 euros.

Et franchement, là, du coup, force est de reconnaître que le calcul économique est “bon”. Cynique, mais franchement bon, “efficace” pour les affaires : la France est, rappelons le, le pays record d’Europe de la distribution de dividendes (Covid ou pas Covid, guerre ou pas guerre … du dividende “tout terrain et tout temps” en somme). Rien que pour le CAC 40, l’année 2022 a été record, avec 80 milliards d’euros de dividendes versés et une accumulation de profits s’élevant au record historique de 172 milliards pour cette même année !

Et ces profits gargantuesques ne proviennent pas (pour leur immense majorité) de start-up ou d’innovations scientifiques ou technologiques, ou encore de nouveaux modèles économiques : l’âge moyen des entreprises du CAC 40 est de 105 ans (!) alors que celui du Nasdaq est de 15 ans. L’innovation, les ruptures technologiques et les modèles économiques novateurs qui mènent le monde, sont (hélas) produits aujourd’hui aux Etats-Unis, en Chine, ou en Corée.

Et pendant qu’on y est (dans le cynisme), pourquoi ne pas ajouter l’insulte à la blessure ? En effet, dire qu’un index (on parle plutôt d’indice, en français) pénaliserait les entreprises qui embauchent des jeunes tout en conservant des seniors du seul fait que le “dénominateur” – les jeunes – augmenterait alors que le “numérateur” – les vieux – resterait constant, c’est consternant de stupidité, car il ne faut pas confondre indice avec… ratio (rapport numérateur sur dénominateur)…

En effet, c’est, en plus de dégager des océans de cash à partir d’industries fossiles (luxe, sacs, pétrole, etc..), prendre littéralement les gens, ce vulgum pecus, cette plèbe, pour des faibles d’esprit.

Au moment de mettre le point final à cette chronique, il me vient à l’esprit un “index” (ou plutôt un indice) qui, bien entendu, n’est pas un ratio, mais qui est particulièrement informatif et pertinent  : “l’indice de corruption perçue” (Transparency International)… La corruption : un autre vrai sujet par les temps de “réforme” qui courent.

Georges Nurdin, économiste, consultant international essayiste et écrivain (Les multinationales émergentes, International Corporate Governance, Le temps des turbulences, Wanamatcha !, La prophétie des pétroglyphes).

Georges Nurdin

Capital

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La démocratie selon Macron : ça ne marche pas , on recommence … ou comment faire ce que l’on veut , rien que ce que l’on veut …, pas encore tout-à-fait « TOUT » ce que l’on veut … Heureusement !

Le gouvernement Macron fait semblant de n’avoir pas compris son désaveu.Quelle stupidité !

Logiquement, l’article devrait être retoqué au Sénat par notamment les sénateurs LR qui veulent ménager les chefs d’entreprise